08 septembre 2013

Débat et menaces


A la suite à un débat sur les thématiques de la Raison et l'éducation sur un site de sensibilité islamiste lequotidiendalgerie:
Sur la thématique de l'éducation:

http://lequotidienalgerie.org/2013/09/03/يردّ-على-الوزير-الأول-laurent-lafforgue-عالم-الرياضي/

Sur la thématique de la Raison:

http://lequotidienalgerie.org/2013/07/29/retour-sur-la-regression-feconde/

dénommé Abdelkader Dehbi fait ce qui, il faut bien l'admettre, ressemble des aveux et me fait des menaces claires
(il s'est se retractant dans un autre post en déclarant que c'était le premier ministre algérien qui était visé) .













Khaled Bahloul

04 septembre 2013

Politique éducative algérienne

La seule utilité qu’offre la sortie du premier ministre est qu’elle donne cette opportunité inespérée de débattre de différentes visions de politiques d’enseignement, de choix de langues de culture et d’autres questions nationales d’éducation auquel est confronté un pays comme l’Algérie qui sort d’un siècle et demi d’une colonisation dévastatrice.

Le titre de cet article peut malencontreusement induire en erreur le lecteur, car il peut sembler lui suggérer une réponse de Laurent Lafoguette (LL), en personne, au premier ministre algérien, alors qu’il s’agit en réalité, de la réponse donnée par: Abu Bakr Khaled Saadallah (ABKS).

Il ne viendrait pas à l’esprit sensé de venir affirmer ici que les hommes politiques algériens ont réussi ce sublime et ambitieux pari qu’est la mise en place d’un système éducatif pérenne et performant. Bien au contraire, on peut parler de gâchis monstrueux, car en dépit des potentialités phénoménales qu’offrent ce pays on peut avec tout autant de stupeur que d’effroi parler de catastrophe éducative multidimensionnelle.

A cette égard LL vient d’ailleurs très clairement nous fournir son appui car en répondant à la question lancinante du: « Que peut une politique de la langue ? », il répond sans ambages:
“Eh bien, une politique de la langue peut surtout beaucoup de mal !”, et affirme que: “La langue et tout ce qui la touche de près sont pour nous des biens hérités, qui nous viennent de périodes prémodernes, prépolitiques….. “, pour ensuite enfoncer magistralement le clou:
”Plus un domaine touche de près à ce qui constitue notre humanité, plus il est facile à
une action politique s’exerçant dans ce domaine de faire du mal, et plus il lui est difficile de
faire réellement du bien."

Commençons par évacuer tout de suite l’idée erronée prêtée indûment par ABKS à LL selon laquelle il serait un ardent promoteur ou défenseur de l’enseignement généralisé du Grec ou du Latin dans les écoles de son pays la France.
LL défend, en effet, avec abnégation et ardeur sa langue française et comme l’a relevé un intervenant dans ce forum, il refuse avec obstination de publier ses articles et ses écrits scientifiques en anglais, une position dogmatique qu’il s’enferre à défendre mais que tout le monde n’est pas obligé de partager.

Plus fondamentalement, LL dénonce sans concession les échecs cinglants, d’après lui, des politiques d’éducation suivies jusque-là par les différents responsable en charge de ce secteur névralgique. Il considère, à juste titre, que la pérennité de la langue, la survivance de la culture et des valeurs d’un peuple sont un impératif indépassable pour assurer l’avenir d’une nation.

Il s’agit donc d’une dénonciation globale et radicale du rôle néfaste joué par le personnels politiques dans la mise en place de réelle politiques éducatives susceptibles d’élever le niveau générale de conscience et d’abstraction afin d’assurer et de garantir la transmission, aux générations futures, de la langue, de la culture et des valeurs qui fondent la personnalité d’un peuple et d’une nation.

La focalisation réductrice de AKBS sur certains aspects lui fait aussi oublié une dimension de sa pensée de LL en rapport avec le rôle du religieux dans les pesanteurs d’une société donnée, il affirme en effet, concernant les langues de culture:
“Elles ne doivent pas être prisonnières du sacré.”

Le présent débat n’est pas sans lien avec celui déjà entamé sur la place de la raison dans nos sociétés.
Laurent Lafoguette en mathématicien et intellectuel hors pair, soucieux, comme Descartes, de l’avenir de son peuple, et grand admirateur de l’écrivain Philippe Muray, cite avec émerveillement un passage remarquable de son livre présenté sous la forme d’une lettre aux auteurs du 11 septembre 2001, intitulée “Chers Jihadistes”, je vous laisse en apprécier la quintessence:

« Chers djihadistes, toutes ces réflexions aussi brèves que superficielles n’avaient pour
but que de vous faire savoir où vous mettez les pieds. Et, une fois encore, de vous avertir que
nous vaincrons parce que nous sommes les plus faibles.
Craignez la fureur des moutons ! Craignez la colère des brebis enragés ! (…)
Craignez le courroux de l’homme en bermuda ! Craignez la colère du consommateur,
du voyageur, du touriste, du vacancier descendant de son camping-car
! Vous nous imaginez
vautrés dans des plaisirs et des loisirs qui nous ont ramollis ? Eh bien nous lutterons comme
des lions pour protéger notre ramollissement. (…)
Nous nous battrons pour tout, pour les mots qui n’ont plus de sens et pour la vie qui
va avec.
Nous nous battrons pour l’ordre mondial caritatif et les endroits où ça bouge bien.
Nous nous battrons pour la vie jeune et les arts alternatifs.
Nous lutterons pour nos tour-opérateurs,
pour nos compagnies aériennes, pour nos
chaînes hôtelières, pour nos prestataires de service, pour nos pages Web et pour nos forfaits
à prix coûtant.
Nous lutterons pour le réchauffement de la Terre, pour la montée du niveau des mers,
pour le réduction des émissions de gaz carbonique, pour toutes les catastrophes et pour tous
les moyens de limiter l’impact de celles-ci.
Nous nous battrons pour un millénium de n’importe quoi, pour les bateaux qui volent,
pour la pilule d’éternité, pour les savants fous qui veulent cloner tout le monde et pour une
opposition résolue à leurs sombres desseins. (…)
Nous nous battrons jusqu’au dernier pour bouger, changer, faire des projets.
Nous nous battrons pour nos bébés prescripteurs et pour leur libre accès aux services
culturels. (…)
Nous nous battrons pour recommencer à nous déplacer sur nos roulettes sans arrière-pensées
et sans pensées devant non plus. (…)
Nous nous battrons sans fin parce que la fin est advenue depuis longtemps et que nous
n’en gardons même pas la mémoire. (…)
Nous nous battrons dans le sens du poil et dans le sens du vent.
Nous nous battrons pour la disparition du langage articulé.
Nous nous battrons.
Et nous vaincrons. Bien évidemment. Parce que nous sommes les plus morts. »